À l’occasion de la journée internationale de la Jeunesse célébrée chaque année le 12 Août, le réseau des Jeunes Élus locaux CGLU Afrique en collaboration avec la Plateforme Migration Jeunes et Enfants (MYCP), et le groupe de travail migration du Groupe Majeur pour l’Enfance et la Jeunesse (MGCY) des Nations Unies, ont organisés une rencontre virtuelle sur la « Contribution des jeunes leaders à la connexion des agendas de transformation verte et
numérique dans les villes et territoires africains ». Faisant échos à la thématique retenue par le Secrétaire Général des Nation Unis « Des compétences vertes pour les jeunes : vers un monde durable », cette rencontre visait plusieurs objectifs parmi lesquels : Partager les meilleures pratiques en matière d’entrepreneuriat local durable et d’implication des jeunes dans la transformation verte et numérique des villes et territoires africains.
Une trentaine de participants ont pris part à cet échange modéré par Mistura Oyebandji, Chargé de mission auprès des autorités locales, Migration Youth & Children Platform-MGCY. Parmi les principaux intervenants, le Vice-Président Afrique de l’Ouest du réseau YELO de CGLU Afrique, Hon. Abubacar Buba et M. Florencio Venté, Co-Directeur du Migration youth and Children platform, ont partagé leurs sur la relation Jeune et transformation verte et digitale.
Après la présentation de la session par la modératrice, qui a rappelé l’importance de la contribution des jeunes à la création d’emploi et l’opportunité qu’ont les jeunes aujourd’hui de changé le cours des évènements, le mot d’ouverture a été prononcé par M. Jacqueline Moustache Belle, Directrice du département Genre & Jeunesse à CGLU Afrique. Mme Moustache Belle a brièvement présenté CGLU Afrique et son réseau YELO nouvellement mis en place. Elle a ensuite souligné pourquoi il est important d’avoir les jeunes africains impliqués dans les 2 thématiques choisis pour cette rencontre, à savoir la transformation numérique et la transformation verte de nos villes et notre continent. De leur implication dépend l’avenir du continent et de nos villes, notamment sur les choix
politiques, économiques et culturels. Elle a invité la plateforme MGCY à s’intéresser d’avantage aux jeunes leaders politiques car c’est la politique qui gère et font les choix de nos sociétés.
M. Florencio Venté, Co-Directeur du Migration Youth and Children Platform, a pour sa part présenter sa structure et leur rôle dans les différentes initiatives et la perspective jeunes qu’ils y apportent (Nation Unis, GFMD, Global Compact…). En insistant sur le rôle des jeunes leaders, il a mis en exergue leur capacité de « Transformateur » et la capacité qu’ils ont à impacter les générations futures au niveau local, national, régional et international. Il s’est réjoui de main tendue de CGLU Afrique à travers le réseau YELO qui permettre de toucher et engager encore plus de jeune pour le développement de nos communautés.
Avec l’intervention de l’honorable Abubacar Buba, Maire de Lere (Kaduma State, Nigeria), les participants ont pu quelques éléments concrets sur l’implication des jeunes élus sur les questions de la « révolution verte ». En soulignant que l’Afrique est bénie, notamment sa commune qui est à 90% agraire, il est important de développer des compétences vertes pour assurer une autosuffisance alimentaire d’abord local, ensuite régionale. Dans sa région, les participent à la production de canne à sucre, le maïs, les haricots. Pour encourager les jeunes à s’impliquer d’avantage et avoir les connaissances nécessaires, dans sa collectivité, des partenariats techniques ont été mis en place pour renforcer l’empreinte écologique des productions en association avec l’Université de l’État de Kadume qui apporte l’expertise technique. Ce partenariat a permis la création d’un Cluster, une communauté de pratique de jeunes mais aussi de femmes dans laquelle ils sont initiés aux techniques de production moderne, respectueuse de l’environnement. Cette initiative a créé une image positive de la
localité et en même temps a réduit l’oisiveté des jeunes mais également le taux d’insécurité dans la ville.
Selon l’honorable Buba, les emplois verts ne nécessitent pas de diplôme, juste de la volonté. Il a encouragé aussi les jeunes à non seulement participer à l’agriculture, mais aussi à arboriculture, pour contribuer à la construction des villes vertes, avec plus d’espace verts, grâce notamment aux arbres écologiques. Sur la transformation numérique, depuis la pandémie du COVID 19, les efforts ont été fait pour faciliter cette transition vers une ville plus connecté. L’honorable Abubakr, lors de son intervention, a souligné que sa municipalité locale, Lere, compte actuellement 40 % de jeunes au sein de son gouvernement. Cela a fait la différence pendant la pandémie, car ceux qui avaient des compétences numériques ont pu progresser davantage grâce à leurs compétences acquises.
Après l’intervention du maire de Lere, M. F. Venté a partagé l’expérience de M. Emmanuel Omiat, Fondateur, Risk Project, qui, avec sa structure, renforcent les capacités des jeunes, des femmes et en particulier des réfugiés dans le secteur de l’agriculture et du marketing digital en Ouganda. Son projet qui connait un succès auprès des migrants reçoit de financement permettant aux bénéficiaires, en particulier les femmes et les jeunes filles, de véritablement devenir autonomes vis-à-vis des aides du HCR. Dans la phase discussion, Hon. George Mwanza, Maire de Chipata a exprimé sa satisfaction de savoir que les jeunes leaders s’intéressent à question des compétences vertes des jeunes.
Chipata, en tant que ville frontalière (25km du Malawi), le conseil municipal organisent des sessions de formation agricole pour les jeunes pour la création des jardins et des fermes dans l’arrière court. Cette initiative permet aujourd’hui à plusieurs jeunes d’avoir d’autres revenus grâce à la vente de légume. Notons également que dans la même ville, autre initiative mise en place par l’équipe municipale, il s’agit de planter des arbres et créer une base de données pour les arbres plantés. Il a été impressionné par l’empressement des jeunes à participer et par la rapidité avec laquelle ils ont acquis les compétences enseignées. Comme l’orateur précédent, il a été impressionné par la façon dont l’engagement des jeunes change la situation générale et a soulevé le fait que, bien que l’âge du droit de vote soit de 18 ans dans son pays d’origine, les candidats aux élections doivent avoir 35 ans ou plus pour pouvoir se présenter.
Hon. Geoge Mwanza et Hon. Abubaca Buba ont chacun dit quelques mots sur la participation des jeunes en politique. Ils ont appelé à avoir de plus en plus de jeunes dans la gouvernance territoire, notamment aux seins des exécutifs pour promouvoir la vision des jeunes sur les questions d’environnement, de l’emploi, plus particulièrement l’auto-emploi. Les participants ont partagé quelques recommandations à l’égard des deux organisations:
– Créer une plateforme de discussion entre les deux organisations sur les questions d’emploi des jeunes
– Développer les programmes de formation pour les jeunes dans le domaine agricole
– Promouvoir et soutenir les programmes de reboisement et la création des espaces verts